Le Monastère de Nucter

Grâce aux travaux d'Irkos, la chemin vers le Monastère de Nucter était dégagé, et accessible par tous. Au grand dam des habitants de Mésolongion. Car le sentier, visible au vu de chacun, était une horreur. Des tripes étaient répandus sur le sol, des crânes fixaient de leurs orbites vides les visiteurs, et on trouvait régulièrement des malheureux pendus aux arbres, leurs viscères pendant jusqu'au sol. Cette vision dérangeait la plupart des gens, mais personne n'osait rien faire. Irkos était le Palatin, et sa sentence était craint par tous.

Si les promeneurs n'étaient pas troublés par toutes ces atrocités, alors ils pouvaient poursuivre leur marche. Ils tomberaient alors rapidement sur le fameux bâtiment. Un monastère sombre, peu attrayant, d'où l'on pouvait entendre les cris des prisonniers. Il fallait ensuite pousser les larges portes, et patienter dans l'antichambre, dans l'espoir d'être reçu par Irkos. C'est seulement à ce moment que l'on pouvait devenir Scribe.

La salle du trône, lieu où se pratiquait l'acceptation ou non parmi les rangs des fidèles, était tout aussi remplies de vilénies que les alentours. Des mots en lettres de sang emplissaient chaque centimètre carré de mur. Des intestins pendaient du plafond, avec à leur bout de petite boule de flamme magique, constituant la seule lumière présente. Au centre, un grand fauteuil en bois massif, rouge à cause de l'hémoglobine. Mais la vision la plus terrifiante restait le maître des lieux, Irkos. L'infernal possédait une peau d'ivoire, plutot classique chez les Infernaux. Mais son visage déformé dans un rictus de sadisme, dans lequel se trouvait deux yeux blancs, vitreux, et luisants intriguaient. Et dégoutaient, souvent.

Voila comment se déroulait les choses dans le Monastère de Nucter. La plupart du temps. Car, paradoxalement, même si on passait l'épreuve du chemin monstrueux, Irkos disposait à sa guise de chaque vie pénétrant dans son domaine. Si il voulait tuer le plus brillant sorcier venant le servir, il le faisait, il suivait toujours son instinct. Ou ses pulsions, tout dépend le point de vue.

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